Lettre à moi-même, dans dix ans

Coucouu,

Si tes yeux parcourent ces lignes, dix années se sont écoulées. Dix années à survivre, à tomber, à te relever. Dix années à chercher qui tu es vraiment. J’espère que tu n’as pas oublié cette fille qui écrit aujourd’hui, parce qu’elle est la racine de tout ce que tu es devenue.

Aujourd’hui, je tremble parfois. J’ai peur de perdre, peur d’aimer trop fort ou pas assez, peur de rester bloquée dans les mêmes ombres. Mais je garde en moi une flamme – petite, fragile, mais réelle – qui croit que demain peut être plus doux. Est-ce que tu as réussi à l’entretenir, cette flamme ? Ou l’as-tu laissée s’éteindre dans le vent ?

Je rêve encore, tu sais. De paix, de lumière, d’amour. Je rêve de me regarder dans un miroir et de me dire : tu as enfin trouvé ta place. Dis-moi que toi, tu l’as trouvé. Dis-moi que tu es entourée de personnes qui voient ta valeur, et que tu ne donnes plus ton cœur à ceux qui ne savent pas en prendre soin.

Je veux croire que tu souris plus qu’aujourd’hui, que tu as appris à aimer tes cicatrices au lieu de les cacher, que tu n’as plus honte de tes failles, parce qu’elles sont devenues tes forces. Je veux croire que tu as transformé tes douleurs en quelque chose de beau – peut-être en mots, peut-être en gestes, peut-être juste en une présence lumineuse pour quelqu’un qui avait besoin de toi.

Et si tu n’y es pas encore, si tu n’as pas atteint tout ça… alors ce n’est pas grave. Promets-moi juste que tu n’as pas abandonné. Promets-moi que tu continues d’avancer, même à petits pas. Parce que la fille que je suis aujourd’hui croit en toi, même quand elle a du mal à croire en elle-même.

Souviens-toi : tu as traversé l’orage, tu as dansé sous la pluie, tu as crié dans le silence. Tu as survécu. Et survivre, c’était déjà une victoire. Alors si aujourd’hui tu vis vraiment, pleinement, c’est que tu as gagné bien plus que ce que tu imaginais.

Je t’envoie mon amour, mes larmes et mes espoirs à travers cette lettre. Prends soin de la petite moi qui espère tant en toi. Ne la laisse pas tomber.. Toujours.

Moi, dix ans plus tôt.