(NDA : Le jeu s’appelle Your Turn to Die, j’ai inventé Yukio mais les autres personnages viennent de YTTD, les dialogues explicatifs des règles des jeux et les jeux sont les vrais dialogues/évenement du jeu, le reste est inventé. Je n’ai pas fini le jeu (je me suis arrêtée au chapitre 2 il me semble), enjoy :) )
TW : Suicide et SPOILERS /!\
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Il était ligoté dans un lit au matelas dur comme du béton. Le plafond et les murs trop blancs lui brûlait la rétine et la panique l’empêchait de respirer correctement.
— Hey ! Y’a quelqu’un ?!, cria une voix de derrière le mur. Détachez-moi !
Yukio souffla silencieusement, sa tête tournée trop et il craignait de vomir si son voisin ne se taisait pas rapidement – ce qui l’étoufferait et le ferait mourir dans d'atroces souffrances puisque sa tête était elle aussi attachée au matelas –.
Il entendait la personne s’agiter à côté de lui. Si ce débile pensait que se déchaîner allait le libérer, il se mettait le doigt dans l'œil.
— … Début du guide vocal. La première épreuve va commencer.
Une voix robotique résonna dans la pièce d'à côté. Finalement, il aurait servi à quelque chose de se débattre.
— Alice. Yukio. Trouvez la clé cachée dans cette salle. Puis retirez vos entraves. Après que la limite de temps soit dépassée, le mécanisme des lits va s’activer… Et vos corps seront écrasés sans ménagement. N’oubliez pas de profiter de ce frisson. La limite de temps est de 5 minutes. Et notez qu’il n’y a qu’une seule clé, alors décidez lequel de vous va l’utiliser.
— Merde !, gueula Alice
Yukio sentit quelque chose dans sa poche, une clé s’y trouvait, comme annoncée.
— C’est toi qui a l’a ?!
Il ne répondit toujours pas, il se contenta de se libérer et d’ouvrir la porte qui les séparaient.
— Aide moi, pitié !
L’homme avait une tenue de prisonnier, une mèche bleu cachant la moitié de son visage une partie de ses cheveux étaient rasé et colorés en jaune et rose. Il avait l’air si réel. Tout comme la sensation de ses entraves lui brûlant la peau et de la lourdeur de la clé dans sa main. Cela ne pouvait cependant pas l’être : cette scène était issue d’un jeu vidéo devant lequel il s’était endormi la veille. Il déglutit et fit le tour du lit pour observer les alentours.
Le mur, le lit, le sol, la porte de sortie : tout était vrai.
Il ria et fit sursauter l’homme encore prisonnier au passage, il savait exactement ce qu’il devait faire.
— Si je t’aide, que m’offres-tu en échange ?
Il était totalement idiot de provoquer un potentiel allié, mais c’était Alice et il méritait qu’on le martyrise un peu.
— Tout ce que tu veux !
Il décrocha du papier de verre qui pendait du plafond et gratta la clé pour la former à la serrure d’Alice. Une fois fait, il tapa le code qui se trouvait sur le mur. La porte s’ouvrit dans un clic et Alice fût le premier à s’élancer vers la sortie. Il fit vite demi-tour en voyant la sombreté du couloir qui semblait ne jamais se terminer.
Ils avaient survécu au premier jeu !
Yukio, lui, savait où aller et guida le prisonnier jusqu’à un hall terrifiant. Il n’y avait pas de vitre, aucune lumière naturelle et pas de meuble non plus. Les murs, le plafond et le sol étaient bleus. Alice frissonna d’angoisse, cela lui rappelait sa cellule.
Il visitèrent rapidement pour que le joueur puisse se remémorer les lieux importants de ce chapitre qu’il avait fini depuis longtemps.
Ils arrivèrent dans une salle de jeu contenant deux portes au fond du mur droit : une rouge et une bleue.
— Comptes-tu te cacher ?, questionna Yukio.
— Hors de question ! Je ne te lâcherai pas d’une semelle.
Yukio semblait hésitant, il aimait bien Alice et ne voulait pas qu’il meurt prématurément.
— Fouille cette pièce, je fais le reste.
— Mais-
— Tu me dois une faveur, la voici. Planque toi ici.
Alice fronça les sourcils et, sans qu’il n’ai pu se rebeller, Yukio se dirigea vers la porte d’où ils étaient venus. Il l’ouvra et se tourna vers l’homme aux cheveux colorés. Des voix résonnaient depuis le hall et d’un regard capitulatif, il entra dans la pièce rouge.
Il était sauvé pour le moment.
Yukio se dirigea vers la pièce principale et resta caché.
— C’est quoi ce bordel !, râla un homme à la carrure imposante.
Son nom était Q-taro. Ses cheveux rouges étaient inoubliables. Il faisait peur au premier abord mais n’était pas méchant du tout.
— Aucune idée, cela ne sent pas bon, répondit Kai, l’homme au tablier.
Yukio resta en retrait un moment jusqu’à ce que tout le monde arrive. Une fois sûr que chacun soit distrait, il s’approcha du groupe qui n’avait pas osé bouger du hall.
Sara, une adolescente, était évanouie et reposait sur le sol. Son meilleur ami Joe discutait avec Keiji, le policier, Q-taro et Kai pour trouver un indice sur la raison de leur présence ici.
— Qui êtes vous ?, hoqueta Yukio avec briaux.
Il renifla et se frotta les yeux, il s’était empêché de les cligner pendant cinq minutes pour les rendre brillants et se donner de la crédibilité.
Il se présentèrent un par un bien que le joueur les connaissait déjà.
— Ma maman m’a dit de pas parler aux inconnus, woof, répondit Gin quand vint son tour.
Ce gamin finissait toujours ses phrases en miaulant ou en aboyant, il était le deuxième personnage préféré de Yukio.
Keiji s’approcha de Sarah qui commençait à s'éveiller.
— Hé debout, tu peux pas rester inconsciente pour toujours, miss.
Il lui laissa un peu d’espace pour qu’elle reprenne ses esprits et s’adressa au joueur :
— T’inquiète, sèche tes larmes, le gentil policier va trouver une sortie.
Sara s'inclua au groupe une fois levée et resta auprès de Joe. Chacun leurs tours, ils révélèrent ce qu’ils faisaient avant de se retrouver ici. Yukio s’ennuyait à mourir, aucune information ne lui semblait intéressante.
Ils finirent – après une très longue discussion – par se mettre d’accord pour faire le tour des lieux. Yukio angoissa un peu, aurait-il dût verrouiller la porte rouge ?
— Grand-frère Yukio, l’appela la petite Kanna en tirant sur sa manche. Fais équipe avec Sou, grande sœur Sara et Kanna.
La pauvre petite qui avait tragiquement tué sa sœur dans le premier jeu sans le savoir lui faisait tant de peine qu’il accepta. Il était de toute façon heureux de pouvoir faire équipe avec Sou.
Il proposa de se diriger dans le deuxième couloir, il voulait être le premier à trouver Alice, il serait alors plus simple de convaincre Sara et Kanna de ne rien dire, et de passer un marché avec Sou qui détenait beaucoup de secrets dont Yukio avait connaissance.
Ce fût difficile pour lui de ne pas courir vers la cachette d’Alice. Une fois près de celle-ci, il clencha la poignée.
La porte résistait, elle était bien fermée !
Il souffla de soulagement le plus discrètement possible et se dirigea vers la bleue.
Le jeu de la Roulette Russe, pensa t-il.
Yukio prit son temps pour inspecter, le jeu commencerai quand cinq personnes se tiendront dans la pièce. Il attendit que trois personnes les rejoignent comme prévu.
Dans cette salle, neufs fauteuils étaient disposés, cinq en bas et quatre en haut, dont on pouvait y accéder en grimpant à une échelle. Des mannequins reposaient sur cinq d’entre eux.
Kanna et Sou étaient repartis dans la salle de jeu pour vérifier chaque recoin et potentiellement trouver la clé de la pièce rouge – qu’ils ne trouveraient jamais puisqu’il n’y en avait pas –. Yukio se retrouva alors seul avec Sara.
— Tout le monde semble en confiance avec toi, parla le joueur.
— Je ne sais pas pourquoi…
Il sentait le besoin de la rassurée pour ses futures peines :
— Tu es une bonne personne, Sara. N’en doute pas. Pardonne toi chacune de tes erreurs et continue d’aider les autres.
— Merci ?, répondit-elle confuse et un peu gênée.
Au bout de plusieurs longues minutes, Joe, Keiji et Q-taro entrèrent. Sou qui allait les rejoindre se retrouva coincé à l’extérieur avec Kanna.
— Merde, qu’est-ce qui se passe ?!, paniqua le rugbyman.
— Mademoiselle Sara ! Yukio !, s’écria Sou. Je vais chercher de l’aide !
— Eh ben, ça sent pas bon.
— Joe, tu es blessé ?!, demanda Sarah, inquiète.
— Non je vais bien mais…
— Bordel, c’était un piège ! Qui sait ce qui va se passer ! Restez attentif !, dit Q-taro.
— Hey, ne vous mettez pas tant en garde.
— Hé ?! Qui a parlé ?
— Ahah, calmez vous, tous. Je suis le maître de cette salle, appelez moi Meister. Bon, laissez-moi expliquer les règles du prochain jeu.
Yukio qui avait toujours voulu entendre la voix du tableau retint son excitation.
— L-les règles ?, bafouilla t-il.
Il espérait secrètement que quelqu’un lui donne un oscar une fois sorti d’ici.
— Évidemment ! Tu veux mettre ta vie en jeu sans même connaître les règles ?! Tu es un marrant toi !
— Mettre ma vie… en jeu ?
— Les règles sont simples ! Actuellement, il y a cinq humains dans cette pièce, n’est-ce pas ? Regardez cette salle !… Il y a quatre sièges libres. L’un va être le Challenger, les quatres autres vont s’asseoir et être les cibles.
— Cibles ?… Les cibles de quoi ?, osa Q-taro.
— Eh bien, il y a cette arme sympa que je vous ai laissé n’est-ce pas ?
Tous se tournèrent vers Yukio qui tenait le revolver qu’il tenait dans sa main. Il avait mis longtemps avant de l’a trouver, ayant oublié où l’objet était placé.
— On va être les cibles d’un flingue ?!, paniqua Q-taro.
— Et ? Quelles sont les règles ? Il y a sûrement une méthode pour que personne ne meurt, souria Keiji.
— Ahah ! Naturellement ! Un simple piège mortel est ennuyant, vous suivez ? Mais d’abord… vous allez devoir décider qui sera le Challenger.
— Tu nous dis d’choisir qui va tirer sans même savoir c’est quoi c’jeu ? Qui voudrait être la cible ?!, brailla le rugbyman.
— Est-ce que le Challenger peut mourir ?, souhaita s’informer Joe.
— Non ! Les cibles sont les seuls à pouvoir goûter au frisson de ce jeu ! Quel dommage !
— Je vois… Sara, tu pourrais être le Challenger ?
— Quoi ?!
— T-tu déconnes ! Tu n’peux pas décider pour nous !
— Je suis expérimenté avec les armes.
Tout le monde se tourna vers Yukio. Il ne savait pas comment Sara allait disposer les balles et cette idée lui fit un peu peur.
— Ah oui ?, souria Keiji.
— J’ai vécu près d’une forêt, j’allais à la chasse avec mes parents, nous jouions souvent à la Roulette Russe, celui qui rapportait le plus de gibier gagnait une récompense.
— Quel genre de récompense ?, demanda Joe.
— J’avais le droit à un livre. Mon père, lui, s'offrait des vêtements luxueux.
— On s’croirait au Moyen-Âge.
Yukio fusilla Q-taro du regard.
— Je le crois, parla Sara.
— Et s’il racontait n’importe quoi ?, renchérit Joe, déterminé à sauver son amie.
— Je suis prêt à le croire, déclara Keiji.
Yukio ne savait pas comment il avait fait pour mêler mensonge et vérité. Ses parents étaient réellement chasseurs mais ils n’avaient jamais joué à la roulette russe.
— Hors de question, j’veux pas qu’un gosse décide de mon destin !
— Je suis favorable pour ma part, il a l’air confiant, confia le policier.
— Je ne ratais jamais le gibier, sauf quand je voulais les épargner.
— C’est pas rassurant !
— Sara n’a pas l’air d’avoir déjà manié une arme, un tremblement et s’en ai fini pour vous. Je ne veux pas vous tuer et je ne peux pas mourir, vous n’avez aucune raison d’avoir peur.
— Et pourquoi ça serait pas le flic ?
— Je ne préfère pas… La dernière fois que j’ai manié une arme…
Il devint affreusement silencieux, perdu dans de lointaines et sombres pensées.
Q-taro ne se proposa pas, trop effrayé pour cela. Yukio voulu rire, il semblait avoir plus de courage dans le vrai jeu.
— Votons, décida Joe. Qui est pour Sara ?
Seule la main de Joe se leva.
— Merde, marmonna t-il.
— Qui est pour Yukio ?, demanda Sara.
Quatre main se levèrent.
— Je pense qu’on est fixé, lança Keiji, soulagé d’être épargné au vote.
— Nous devrions aller nous asseoir, dit Sara.
— Ne t’inquiète pas Joe, je gère, assura Yukio.
— Je peux vous donner les règles maintenant ?
— Vite, qu’on en finisse.
— Tu as trouvé le pistolet et des balles dans cette pièce, non ? Et vous autres avez aussi trouver des balles factices dans une autre pièce.
Les cibles fouillèrent dans leurs poches et les tendirent à Yukio. Ils semblaient comprendre où tout cela allait mener et ne regrettaient pas d’avoir voté pour le jeune homme.
— Tu as donc trois vraies balles et six fausses. Tu peux mettre jusqu’à neuf balles dans ce revolver. Tu vas devoir tirer les neufs sur tout le monde, – humain ou poupée – dans l’ordre que tu veux. Il tire dans l’ordre des aiguilles d’une montre… Mais quand tu mets le barillet, il va tourner ! Donc la première balle est un mystère ! Si tu tires toutes les balles et que personne ne meurt, tu gagnes ! On va appeler ce jeu la Roulette Russe !… Car c’est exactement le principe. Mais attention, tu n’as pas le droit de tirer deux fois sur la même personne. Tu veux un petit résumé ?
— Non merci, allons-y !
Un sourire naissait sur les lèvres de Yukio pendant qu’il chargeait l’arme comme bon lui semblait. Il plaça deux factices à côté d’une réelle, à chaque fois, puis, regarda les cibles :
Keiji était sur la première chaise du haut, entre lui et Sara se trouvait une poupée, puis Joe sur le dernier fauteuil. En bas, Q-taro était calé sur le deuxième, entre deux poupées.
Yukio tira sur la poupée du haut.
Factice.
Sur la dernière sur le siège du bas.
Factice.
Sur celle à côté.
Réelle.
Joe lâcha un cri aigu, le tireur ne put réprimer un rire.
Sur Q-taro et Sara.
Factices.
Sur le mannequin à côté de Q-taro.
Réelle.
— Merde !, cria celui-ci apeuré.
Keiji et Joe.
Factice.
Il fit une pause, hésitant.
— Qu’est-ce que tu fais ? Il t’en reste une !, s’impatienta Joe.
Le revolver dirigé vers la dernière poupée se dirigea lentement vers sa tempe.
Le Challenger ne peut pas mourir mais personne ne peut empêcher la balle de transpercer son crâne ni son cœur de s’arrêter, n’est-ce pas ?
Yukio voulait rentrer, il ne voulait pas vivre la mort de chacun d’eux. Il se rappela des événements à venir : la mort inévitable de Joe, la folie de Sou, le cou brûlé du professeur et de la tristesse de Nao, son élève... Il n’était pas sûr de pouvoir surmonter tout ça, il n’aura pas de seconde chance.
Et si sa présence prématurait ou causait la mort des personnages ? Et s’il perdait les prochains jeux en groupes et qu’il tuait son coéquipier ? Et si…
— Yukio !
Il tira.
Tout devint noir.
Les autres accouraient vers lui mais il était déjà trop tard.
Qu’elle perte, il ne revient même pas chez lui ! Il rirait de son imbécilité s’il le pouvait encore !
Le jeu était devenu sa réalité.
Yukio avait non seulement perdu le jeu mais avait aussi – en vain – perdu sa vie.